La mobilisation racontée par celles et ceux qui l’ont faite
Le site du collectif des riverains et victimes du CMMP, membre de Ban Asbestos, rend compte de l’historique de sa mobilisation, année après année, depuis 1994. Il renvoie vers de nombreux liens, notamment les archives de presse écrite et audiovisuelle (passage au JT ou dans des émissions).
http://www.ban-asbestos-france.com/aulnay.htm
Découvrir aussi l’intervention d’Alain Bobbio, de l’Association départementale de défense des victimes de l’amiante (ADDEVA93), lors du colloque de clôture du projet Picri, en novembre 2019, intitulée « Désamiantage et déconstruction du CMMP. Un long combat pour éviter de nouvelles victimes » [https://giscop93.univ-paris13.fr/images/PICRI/Bobbio-colloque_Picri-compresse.pdf]
Les rapports scientifiques réalisées sur ce problème de santé publique
• Étude de santé publique autour d’une ancienne usine de broyage d’amiante : le Comptoir des minéraux et matières premières à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Pollution environnementale entre 1938 et 1975 : impacts sanitaires et recommandations
Auteurs : Counil Emilie, Daniau Côme, Isnard Hubert – Année de publication : 2007
Résumé : En 1938, s’installait en banlieue parisienne une entreprise spécialisée dans le broyage de minéraux et tout particulièrement de minerai d’amiante. Son activité de broyage, source de bruit et d’une intense production de poussière, donnera lieu à de multiples plaintes du voisinage. En 1998, la famille d’un riverain portait plainte suite au décès par mésothéliome d’un des leurs, décès qu’elle attribuait à l’exposition environnementale générée par l’entreprise. La présente étude a eu pour objectif de vérifier l’existence d’au moins un cas de pathologie liée à l’amiante pour laquelle une exposition environnementale était la seule retrouvée et d’estimer l’ampleur de cette exposition passée en fibres d’amiante autour de l’usine au temps de son activité. Elle confirme l’alerte sanitaire.
La recherche d’archives et la réalisation d’une enquête qualitative auprès d’anciens salariés et riverains de l’usine ont permis de reconstituer l’histoire de l’entreprise et de caractériser la source de pollution le plus précisément possible.
L’estimation du périmètre de pollution en fibres d’amiante dans l’environnement de l’entreprise, malgré son caractère expérimental, permet de guider les décideurs dans leurs actions futures en dimensionnant la taille de la population potentiellement concernée par des expositions passées.
Le rapport conclut sur la nécessité d’informer les anciens travailleurs et leurs familles sur leurs droits à réparation et suivi médical et sur le besoin d’une réflexion collective associant les riverains pour décider des actions d’information et d’un éventuel suivi médical en direction de la population exposée dans le passé.
Accès au rapport (A télécharger directement sur notre site à partir de ce lien : https://www.santepubliquefrance.fr/regions/ile-de-france/documents/rapport-synthese/2007/etude-de-sante-publique-autour-d-une-ancienne-usine-de-broyage-d-amiante-le-comptoir-des-mineraux-et-matieres-premieres-a-aulnay-sous-bois-seine2
Accès à la synthèse (A télécharger directement sur notre site à partir de ce lien : https://www.monaulnay.com/wp-content/uploads/2010/10/SYNT_SCI_Broyage-Amiante_PDF_WEB.pdf)
• Faisabilité de la mise en place d’un dispositif de santé publique autour d’un ancien site industriel de broyage d’amiante : Le Comptoir des Minéraux et Matières Premières (Cmmp), Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) », Rapport final à l’ARS, Giscop93, Bobigny.
Auteurs : Counil Emilie, Lysaniuk Benjamin, Marchand Anne – Année de publication : 2012
Résumé : Suite à l’alerte sanitaire lancée en 1998 par la famille d’un ancien riverain du Comptoir des Minéraux et Matières Premières (Cmmp) d’Aulnay-Sous-Bois décédé d’un mésothéliome, une étude menée par l’Institut de veille sanitaire (Invs) avait conclu à l’existence de cas de pathologies liées à une contamination environnementale à l’amiante (comme riverain de cette usine) (Counil et al. 2007). Les auteurs de l’étude recommandaient notamment de poursuivre la recherche de nouveaux cas de pathologies spécifiques d’une exposition à l’amiante autour de ce site.
Sous l’impulsion des associations réclamant depuis près de 10 ans qu’un tel suivi soit mis en place, et avec le soutien de la Ville d’Aulnay-sous-Bois, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a confié en 2011 la réalisation d’une étude de faisabilité au Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle en Seine-Saint-denis (Giscop93). Pour évaluer la faisabilité technique, institutionnelle et éthique de la mise en place d’un dispositif de santé public ad hoc, les chercheurs du Giscop93 ont cherché à répondre à six questions principales : Qui veut-on retrouver, Comment les retrouver, Qu’a-t-on à leur proposer, Quels moyens doivent être mis en place pour assurer le succès d’un tel dispositif, Qui devrait mettre en place et piloter un tel dispositif, Comment évaluer les résultats d’un tel programme de suivi post-exposition environnementale et l’articuler avec la production de connaissances sur les impacts sanitaires des activités du Cmmp.
Au final, cette étude apporte des éléments concrets pour la mise en place d’un suivi médico-social et d’une information ad hoc à l’attention des anciens travailleurs du CMMP, des riverains, des écoliers, des familles de travailleurs. Elle alimente en outre, par les recommandations qu’elle formule, la réflexion au niveau régional (ARS) et possiblement national (HAS, ministère de la Santé) sur le sujet novateur du suivi et de l’accompagnement des personnes identifiées comme ayant subi une exposition environnementale à l’amiante, sa nécessaire articulation avec le dispositif de suivi post-exposition professionnelle (SPP) et la question des expositions para- professionnelles (survenues par contaminations intrafamiliales).
Accès à la synthèse
Accès au rapport final
• Pollution industrielle, contamination environnementale (Amiante) par le Comptoir des Minéraux et Matières Premières d’Aulnay-sous-Bois. Enjeux citoyens et scientifiques », Rapport final de l’étude menée dans le cadre d’une convention entre le Conseil régional d’Île-de-France et l’Université Paris 13, Partenariat institutions citoyens pour la recherche et l’innovation (PICRI), Giscop93, Bobigny.
Auteurs : Marchand Anne, Thébaud-Mony Annie – Année de publication : novembre 2019.
Le projet PICRI s’inscrit dans l’histoire de la mobilisation citoyenne face à la contamination environnementale à l’amiante à Aulnay-sous-Bois. Il apparaît au terme d’une vingtaine d’années de collaborations éprouvées entre chercheurs et militants associatifs, sur un principe partagé de complémentarité des savoirs. Il revêt pour ses protagonistes une importance majeure sur deux volets. D’une part, la construction d’une mémoire de cette mobilisation et d’une reconstitution analytique des jeux d’acteurs ayant permis de rendre visible cette situation de « débordements industriels » et ses victimes, la source des contaminations, les dangers liés à la démolition du site, la vigilance face aux rémanences toxiques. D’autre part, la recherche active des personnes exposées et la construction d’un dispositif d’information et de suivi médico-social. Le rapport présenté ici s’organise autour de ces deux volets, présentant les grandes lignes d’une dynamique toujours en cours.
Accès au rapport : (le récupérer sur http://www.ban-asbestos-france.com/images/rapport_final_picri_oct_2019.pdf
Découvrir aussi l’intervention d’Émilie Counil et de Hubert Isnard, lors du colloque de clôture du projet Picri, en novembre 2019, intitulée « Fonder la décision sur les preuves ? Retour sur les étapes d’une démarche d’enquête innovante en santé publique » [https://giscop93.univ-paris13.fr/images/PICRI/Counil_Isnard_PICRI_12112019_def.pdf]
Les mémoires de master :
Prost Léa (2016), Mise en visibilité des victimes d’une exposition environnementale à l’amiante, le cas de Comptoir des Minéraux et des Matières Premières, Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis, Mémoire de Master 1, sous la direction de Virginie Chasles et Thomas Zanetti, Université Jean Moulin Lyon 3, juin 2016. Accessible en ligne : https://data.over-blog-kiwi.com/2/93/40/03/20180810/ob_a73d4b_pj31-memoire-m1-tome-1-lea-pro.pdf
Prost Léa (2017), La cartographie pour (re)construire la mémoire d’un territoire à risque, le cas de la pollution environnementale à l’amiante issu du Comptoir des Minéraux et des Matières Premières (CMMP) d’Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis (93), Mémoire de Master 2, sous la direction de Myriam Baron, Universités Paris Nanterre/ Paris Créteil, juin 2017.
Les publications
Léa Prost, Benjamin Lysaniuk, Myriam Baron, « Réaménagement urbain, maladies industrielles et mémoires : l’usine d’amiante d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis, France) », Cahiers de géographie du Québec, 2019, 63 (178), p.65-77. Accessible en ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/cgq/2019-v63-n178-cgq05884/1075778ar.pdf
Émilie Counil, « Place du chercheur en épidémiologie dans la réponse à une alerte environnementale », Environnement, Risques & Santé, 2013, 12 (4), p.330-337. Accessible en ligne : https://hal.science/hal-03114725v1
Léa Prost, Benjamin Lysaniuk, « Mise en visibilité des victimes d’une exposition environnementale à l’amiante. Le cas du comptoir des minéraux et des matières premières d’Aulnay-sous-Bois », Santé et territoire, une réflexion géographique, Université Jean Moulin Lyon 3, 2019, p.55-70. Accessible en ligne : ???
Benjamin Lysaniuk, « L’amiante : de l’entreprise à l’environnement », Pollution Atmosphérique : climat, santé, société, 2013, p 219. Accessible en ligne : https://www.peren-revues.fr/pollutionatmospherique/2260
